Romane Cruchon nous livre à coeur ouvert ses expériences de jeune athlète

À tout juste 19 ans, Romane Cruchon se place comme une jeune espoir du sprint normand au club de l'EAMH. Mais cette ascension ne s'est pas faite sans son lot d'obstacles...

 

Comment es-tu arrivée à l’athlétisme ?

 

J’ai commencé l’athlétisme à l’âge de 11 ans, après avoir fait 6 ans de danse. En fait je venais de déménager sur Caen (j’étais près de la région parisienne avant), il n’y avait plus de club de danse qui me convenait ici, et c’est mes parents qui m’ont incités à faire de l’athlé. Au début je ne voulais pas ! Je détestais courir. Et au final, on m’a très vite fait découvrir le sprint. J’ai compris que l’athlé ce n’était pas que les cross et j’ai vraiment accroché !

 

Peux-tu nous décrire ton parcours sportif ?

 

Alors comme je l’ai dit, j’ai commencé par les cross au début de ma première saison, puis un coach en sprint m’a repérée (Bastien Anyla) et m’a vivement conseillée de continuer dans cette voie. J’ai donc longtemps doublé sprint et longueur, jusqu’en cadette, où j’ai été confronté à une maladie que beaucoup d’athlètes ont dû affronter : l’anorexie. Évidemment, je me suis éloignée des stades un moment. Et puis j’ai rencontré Stéphane Bamboux (mon coach actuel) qui m’a tendu sa main, pour d’abord me redonner goût à l’athlé, à la vitesse que j’aimais tant. Avec l’aide de ma famille, et plus particulièrement ma maman, que je ne remercierais jamais assez, j’ai vite repris goût aux entraînements, et c’est naturellement avec mon esprit de compétition que j’ai voulu continuer à fond ! Je décroche donc mon premier ticket cette année là pour les championnats de France sur 100m et 200m, où je termine 6e. Depuis ce jour, je suis inscrite sur les listes ministérielles, et j’ai toujours fait des finales nationales. Je progresse toujours sur 200m, et j’aime de plus en plus ma discipline.

 

Quels sont tes objectifs ?

 

Mes objectifs sont toujours les mêmes: le plaisir avant tout, pour pouvoir accueillir la performance. J’aime m’entraîner, me dépasser, chercher de nouvelles sensations. J’aimerais cette année (la première chez les espoirs !) tenter de faire autant que chez les jeunes, en finale nationale ce serait très bien. Il faut bien passer l’étape junior / espoir, c’est important.

Pour les années à venir, j’aimerais garder une progression plus ou moins linéaire, pour me permettre, pourquoi pas, d’aller plus loin que ce que j’ai fais jusqu’à présent.

 

Peux-tu nous parler de ta mission au service civique de l’EAMH ?

 

Mon service civique a commencé en septembre ! Je suis au sein de l’EAMH, et j’interviens aussi au sein du comité régional handisport. Je travaille avec l’éducateur sportif du comité, Sébastien, et on propose toute sorte d’activité physique à tout type de handicap moteur (gym douce, foot fauteuil, boccia, basket fauteuil...). On a surtout une population jeune mais on peut également avoir des personnes plus âgées.

Au sein du club plus précisément, je travaille sur le développement de la section handisport, que j’entraîne également.

 

Pourquoi avoir choisi le handisport pour cette mission ?

 

Cela s’est fait très naturellement. J’ai commencé par entraîner les jeunes du club avec Pascal en début d’année 2019, j’ai participé à plusieurs journées de sensibilisation avec le comité avant de m’engager. C’est une cause importante, on a besoin de monde et mon regard d’athlète pouvait apporter. Je prends beaucoup de plaisir à passer des moments avec les jeunes. L’échange est vraiment top !

Le club avait besoin de quelqu’un pour développer encore plus cette activité, et moi j’avais très envie de m’engager davantage. Ça tombait bien.

 

Quels sont tes plus beaux souvenirs aux meetings de Mondeville et Hérouville ?

 

Je dirais que mon plus beau souvenir au meeting de Mondeville était mon tout premier ! J’avais à peine 17 ans, je sortais tout juste la tête de l’eau et on m’a donné un couloir. Je n’étais pas du tout stressée, malgré que cela soit mon premier meeting. Toute ma famille est venue me voir, et au moment où le speaker (Patrick Montel), a annoncé mon nom en start list, il y a eu beaucoup de bruit dans la salle. Je ne pensais pas que les locaux me soutiendraient autant, ça m’a beaucoup émue. Pour couronner le tout, j’ai même battu mon record !

Au meeting d’Hérouville, je dirais que c’est vraiment la rencontre avec le public et les autres athlètes qui est particulière. Le stade est ouvert, on passe beaucoup plus proche des spectateurs, la zone d’échauffement est très grande, on voit beaucoup de monde. On se sent vraiment bien !

J’ai fait d’autres meetings et je préfère de loin mes meetings locaux, ça fait vraiment la différence d’être chez soi, et je l’ai compris grâce à ça.

 

Si tu pouvais choisir un meeting, une course et une adversaire, qui choisirais-tu ?

 

Question difficile ! En meeting je dirais un meeting de diamond league, de préférence à Paris ! Je choisirais évidemment le 200m, contre la néerlandaise Dafne Schippers ! Je passerais le temps de la course à l’observer plutôt que de penser à ma propre course ! 😅

 

 

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