Edgar LEVARD, l'heure de la récolte

Il y a deux semaines, le pensionnaire du Caen AC est devenu vice-champion de France Elite du 400 m haies (51''46) sur la piste d'Albi (Tarn). Après quelques désillusions, l'athlète de 28 ans a fait preuve de patience et de détermination pour obtenir le plus beau résultat de sa carrière.

 

Edgar, quel a été votre sentiment lorsque vous comprenez que vous êtes vice-champion de France du 400 m haies ?

 

C’était une libération. Je savais que je pouvais le faire un jour dans ma carrière. J’avais un schéma de course ambitieux. Lorsque ça passe après la huitième haie, en sortie de virage, je sais que je vais être deuxième. J’ai couru sur un nuage dans la dernière ligne droite.

 

À quoi pense-t-on à ce moment précis ?

 

Il y a eu énormément d’émotion. J’ai pensé à mes nombreuses blessures, à l’année 2015 lorsque je tombe aux championnats de France N2 alors que j’allais être sur le podium, à la saison dernière lorsque je chute aux portes de la finale... J’ai également pensé à cette saison difficile que nous venons de vivre. Je ne savais pas si j’allais pouvoir m’exprimer alors que j’avais franchi un cap. Tout cela a créé beaucoup d’impatience et a accentué l’émotion à l’arrivée.

L’an passé, j’étais inconsolable après ma chute en demi-finale, cette fois il s’agissait de larmes de joie. Je prends cette récompense avec humilité car cela se joue à tellement peu de choses.

Votre gestion de course aura été déterminante…

Je savais que mes adversaires allaient partir vite devant moi, je savais ce que j’avais à faire. Le moment clé de la course c’est le dernier virage. J’ai bien géré mes foulées et j’arrive à sortir du virage avec de la vitesse. Ma dynamique était meilleure que celle de mon adversaire avec qui je bataillais pour la seconde place. Dans la dernière ligne droite, je cours pour ne pas tomber sur les deux dernières haies.  

 

En plus de la médaille d’argent, vous améliorez votre record personnel (51’’46) lors de cette finale...

 

Il était temps qu’il tombe. En 2018, lors de mon précédent record (51’’66), je faisais une foulée de plus entre les haies en début de course. Je sais que je dois partir avec une plus grande amplitude. J’assimile bien cette transition, elle commence à payer. Il faut que je poursuive l’exploitation de ce nouveau schéma. Cette médaille et ce nouveau record me libèrent pour la suite.



Pour l’AOMH, Malcolm DUQUESNEY

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