Mahiedine Mekhissi : « J'ai retrouvé l'envie de courir »

Triple médaillé Olympique sur 3 000 m steeple, le recordman d'Europe (8'00''09) n'a pas été épargné par les blessures ces dernières années. Mercredi 9 février, il sera pour la première fois au départ du 3 000 m dans la Halle d'Ornano.

 @l'union

Mahiedine, cela fait cinq ans que vous n’avez pas couru en salle, pourquoi ce choix de courir à Mondeville ?

J’ai assez peu couru en salle dans ma carrière. Ma vraie dernière saison en salle remonte à 2013 (3’36’’95 sur 1 500 m et 7’43’’72 sur 3 000 m). J’ai choisi de courir à Mondeville parce que j’aime la nouveauté. J’ai envie de découvrir ce meeting auquel je n’ai encore jamais participé. C’est une compétition qui est bien positionnée dans le calendrier. J’ai longtemps été blessé et j’ai envie d’enchaîner les courses pour retrouver mon niveau et faire monter la forme jusqu’à l’été prochain.

 

Les blessures vous ont éloigné des compétitions internationales ces dernières années, comment l’avez-vous vécu ?

 

Je l’ai bien vécu car j’en ai profité pour faire une pause, ça m’a fait du bien. Je venais d’enchaîner plusieurs saisons complètes avec des championnats, des médailles… C’était un mal pour un bien car j’ai profité de cette absence pour me reposer, souffler et me soigner. Avant mes opérations, je n’arrivais plus à prendre du plaisir car je courais avec des douleurs. Dans ma tête, c’est reparti. J'ai retrouvé le plaisir de courir au quotidien et de m’entraîner pour préparer des compétitions. 

 

Avez-vous des objectifs chronométriques cet hiver ?

 

Je n’ai couru qu’un seul 3 000 m en salle dans ma carrière (7’43’’72 en 2013, à Düsseldorf). Je n’ai pas de chrono en tête. Je suis surtout content de retrouver la compétition en salle pour valider le travail. Je n’ai pas couru sur une piste depuis presque quatre ans alors l’idée est vraiment d’enchaîner les compétitions, de retrouver la confrontation et l’adversité en vue de la saison estivale. J’ai retrouvé l’envie et le plaisir de courir. J’ai repris en septembre dernier avec quelques sorties sur 10km (28’30’’ le 9 janvier, à Valence), je vais maintenant devoir changer de rythme pour la piste. 

 

Votre dernier 3 000 m steeple remonte à votre titre Européen en 2018. Avez-vous l’intention de recourir sur cette distance ? 

 

Je ne ferme la porte à rien. Je prépare le 1 500 m, le 3 000 m, le 5 000 m, le 3 000 m steeple, la route… Je n’ai pas de scénario en tête, je choisirai lorsque le moment sera venu. Je n’ai pas repris pour simplement participer aux grands championnats, j’ai envie d’y briller. Dans un premier temps, il faudra que j’accepte de ne pas forcément gagner ou de faire de moins bonnes performances qu’avant… Il y a des étapes pour retrouver le niveau qui était le mien. Mon objectif est d’enchaîner les compétitions, le reste viendra avec le temps. 

À 36 ans, l’envie de courir au plus haut niveau semble intacte…

 

Je suis content d’être là et d’enfin pouvoir me projeter sur quelques compétitions. J’ai gagné en maturité, j’ai beaucoup d’expérience… Je vois l’athlé autrement. Il me reste encore quelques années et j’ai envie de profiter, de m’amuser et de me faire plaisir lorsque je mets un dossard. Je ne voyais pas le bout du tunnel avec mes deux opérations aux tendons d’Achille en 2019 et 2020. Dans ma tête, j’avais arrêté l’athlétisme, même si, au fond de moi, il y avait toujours cet espoir de revenir. Aujourd’hui, le plaisir de courir est le même qu’à mes débuts. Cette pause de trois ans m’a fait du bien. 

 

Les Jeux Olympiques à Paris, en 2024, seront votre prochain grand objectif ?

J’ai toujours voulu faire un grand championnat en France, j’ai envie de connaître ça. C’est une compétition qui va arriver très vite. Je vais bientôt avoir 37 ans et j’ai envie de profiter de ma fin de carrière. Cependant, mon état d’esprit reste le même : lorsque je prends le départ d’une course, c’est pour gagner. 

 

Pour l’AOMH, Malcolm DUQUESNEY