Maxime Lecaplain, le plaisir avant tout

Le marcheur du Stade Saint-Lois Athlétisme profite de l'hiver pour mettre sa discipline phare entre parenthèses au profit de la course à pied. Un choix sportif assumé qui pourrait bien survivre à l'arrivée du printemps.

© G. Hamon - B. Daniel / Capture My Sport / FFA

 

Que ce soit sur une voie verte du Centre-Manche ou en Suisse Normande, sur le canal de Caen à la mer ou sur les bords de la Vire, Maxime Lecaplain n’a pas compté les kilomètres ces dix dernières années. D’abord attiré par le demi-fond, c’est en marche athlétique que le Manchois a étoffé son palmarès. En 2013, il décroche le titre de champion de France juniors du 10 000 m sous les couleurs de Manche Athlé Centre Sud avant de rejoindre les rangs de l’EA Mondeville-Hérouville l’année suivante. Le marcheur décide alors de tenter l’aventure sur le 50 km et décroche un nouveau titre national chez les espoirs et le bronze Élite en 2016. Convaincu d’avoir trouvé une voie pouvant l’amener un jour au maillot tricolore, il persiste et devient vice-champion de France Élite un an plus tard avant de porter son record à 4h18’22.

Licencié au Stade Saint-Lois Athlétisme depuis septembre 2019, Maxime Lecaplain enchaîne, comme à son habitude, entre les compétitions de marche et de course à pied. En fonction des saisons certes, mais aussi, et probablement de plus en plus, selon ses envies. A l’aube d’une nouvelle année, le professeur d’EPS de 28 ans envisage même de tirer un trait sur sa carrière de marcheur.

 

Maxime, vous venez de réaliser 33’41’’ sur 10 km, c’est une performance honorable pour un spécialiste de la marche…

J'espérais courir en moins de 33 minutes alors pour moi c’est une petite déception. La préparation n’a été parfaite car j’ai été malade récemment. Je vais me contenter de cette performance pour le moment.

Vous participez à de nombreuses compétitions sur route et en cross, pourquoi ce choix ?

Petit à petit, je mets la marche de côté car j’y prends moins de plaisir. En partie parce que j’en ai marre de m’entraîner seul mais aussi parce que j’ai l’impression d’en avoir fait le tour. En ne faisant que de la course à pied, je peux m’entraîner avec du monde et battre mes records. Je ne ferai jamais les France Élite comme en marche mais je prends du plaisir à améliorer mes records. Je vais participer à la saison de cross puis courir le marathon de Paris (dimanche 2 avril) avec l’objectif de courir en moins de 2h40.

Envisagez-vous d’arrêter totalement la marche ?

La saison dernière, je ne me suis pas posé la question car il y avait les championnats de France Élite à Caen. En 2023, je vais participer aux interclubs et je verrai ensuite. Je prends le même plaisir à participer à des compétitions de course à pied et de marche. Ce qui change vraiment c’est le quotidien. La marche prend beaucoup de temps. Il y a aussi moins de dynamique au niveau régional et des décisions bizarres au niveau national… Le 50 km a été remplacé par le 35 km alors que c’était la distance que je préparais. Tout cela fait que j’ai mis la marche de côté. 

Les sélections internationales vous paraissent moins accessibles sur 35 km ?

Oui car beaucoup de marcheurs présents sur 20 km vont tenter leur chance sur le 35 km. C’était beaucoup plus rare de les voir se frotter au 50 km. Pour moi, le 20 km et le 35 km sont des distances trop proches, j’ai un peu de mal à comprendre pourquoi ce changement a été fait. Si je reprends la marche c’est pour viser l’équipe de France. J’ai déjà fait plusieurs France Élite, c’est très bien, mais si je m’investis autant c’est pour obtenir une récompense différente.

Trouvez-vous une certaine complémentarité entre la course à pied et la marche ?

L’année dernière, j’ai battu mes records en marche après avoir couru tout l’hiver. La course à pied ne m'empêche pas d’être performant lorsque je reprends la marche. J’ai déjà toutes les bases techniques. Je sens que j’ai passé un cap en course à pied et je sais que je peux retrouver ces progrès en reprenant la marche. A Saint-Lô, il y a un bon groupe avec des coureurs d’un niveau assez homogène. Je prends toujours autant de plaisir à faire de l’athlétisme et je ne compte pas arrêter !

 

Pour l’AOMH, Malcolm DUQUESNEY